Suite à la diffusion, en mars 2018, par la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion de Crise (DGSCGC) du guide de doctrine relatif à la prévention contre les risques de toxicité liés aux fumées d’incendie, la direction du SDIS a pris la décision d’engager une démarche de type projet avec la constitution d’un groupe de travail. Les objectifs énoncés étaient de proposer des mesures et d’émettre des préconisations permettant la prise en compte du risque pour l’ensemble des agents concernés.
Le groupe de travail était composé d’agents représentants les personnels et le service, à savoir :
- Le chef du service hygiène et sécurité ;
- 1 représentant du GGMS;
- 1 représentant du SSSM ;
- 2 représentants des personnels qui siègent au CHSCT ;
- 2 représentants des personnels qui siègent au CCDSPV.
Le SDIS de l’Allier n’est pas en retard sur la prise en compte de ce dossier. En effet, plusieurs mesures organisationnelles ou techniques sont déjà mises en œuvre :
- Nettoyage en cas de besoin, par l’intermédiaire de la navette logistique, des vestes de feu et des sur-pantalons, sinon au moins une fois par an ;
- Traçabilité de l’affectation des EPI ;
- Dotation des CSP en machines à laver et en sèche-linges de types industriels.
A l’issue des 30 heures d’échange et de travaux organisés autour de différents ateliers, les orientations suivantes ont été proposées et validées en novembre 2018 par les instances concernées :
- Accompagner les utilisateurs pour faire évoluer les comportements et aider à la prise de conscience ;
- Traiter la problématique au plus près de l’intervention pour limiter au maximum le transfert de contamination dans les engins et dans les centres d’incendie et de secours. Les tenues trop contaminées pour être nettoyées sur place seront placées dans des sacs hydrosolubles qui seront ensuite envoyés pour nettoyage à un prestataire. Une tenue propre sera distribuée à chaque sapeur-pompier concerné avant qu’il ne remonte dans l’engin pour rentrer au centre. La traçabilité des tenues affectées sera bien sur maintenue.
- Intégrer les actions de décontamination dans la durée de l’opération ;
- Veiller à mettre en œuvre, lors des actions de formation, les matériels et procédures définis dans la doctrine opérationnelle ;
- Rappeler les consignes de bon usage en terme d’hygiène (tenues de rechange, douches, …)
- S’appuyer sur la chaîne logistique existante (magasin, navette, …)
- Définir un véhicule d’appui opérationnel sur la base d’un engin existant (VARIV), disposant d’un vestiaire de tenues propres et qui se déplacera sur les interventions impliquant un risque de contamination.
- Maintenir le niveau de traçabilité et de gestion des EPI déjà existant.
L’objectif principal est de limiter au maximum les risques de transfert de contamination dans les engins et au retour au centre.
Depuis la fin 2018, les services du GSST, en relation avec le SSSM, le GSO et le CFIS travaillent sur la mise en œuvre des différentes mesures qui s’organisent autour de 5 axes :
- Réalisation de kits de décontamination qui seront affectés dans chaque engin incendie. Ils permettront la protection des personnels, la décontamination des tenues de feu et la mise en œuvre des premières mesures d’hygiène ;
- Définition des différentes procédures à mettre en œuvre ;
- Rédaction de la doctrine opérationnelle. Elle sera basée sur une note opérationnelle (NOP) complétée par plusieurs fiches opérationnelles d’aide à la décision (FOAD) ;
- Reconditionnement des 3 VARIV actuellement en service pour assurer, sur intervention, les missions de reconditionnement du personnel. Les centres concernés seront consultés pour se faire présenter les modifications et émettre les observations nécessaires au bon fonctionnement de l’agrès ;
- Suivi de la traçabilité des EPI afin de pouvoir répondre aux obligations règlementaires et à la mise à jour de la base de données. En effet, si les conditions l’exigent (veste trop souillée ou endommagée), les agents pourront se voir affecter directement sur intervention une tenue de rechange. Les tenues seront en dotation individuelle avec gestion collective.
Les actions ont été élaborées dans la mesure des connaissances scientifiques du moment et se veulent évolutives si nécessaires.
Tous les services s’activent pour que les mesures puissent être opérationnelles dès le 1er janvier 2020.
En complément des travaux en cours, les premiers essais des procédures de décontamination ont été faits, au CFIS, le 24 juillet dernier. Vous pourrez consulter, ci-dessous, quelques photos faites à cette occasion.
Il est indispensable de préserver son capital santé. L’époque du pompier avec le visage noirci par les fumées considéré comme un héros est révolue. Chaque sapeur-pompier est responsable de sa propre sécurité et de sa santé. Il l’est également, vis-à-vis de ses collègues dans le cadre d’une prévention collective. L’hygiène et la bonne santé physique sont des éléments primordiaux de la protection du sapeur-pompier.
